La Désobéissance d’Andreas Kuppler

Allemagne, février 1936. Andreas, journaliste sportif, et Magdalena, sans profession, sont mariés depuis plusieurs années ; ils n’ont pas d’enfant – c’est très douloureux pour Magdalena – et leur couple est en pleine crise. Tous deux catholiques, ils sont d’origines socioculturelles différentes ; Magdalena est fervente admiratrice d’Hitler, alors qu’Andreas est de plus en plus critique à l’égard du nazisme. Il est envoyé en reportage aux Jeux Olympiques d’hiver et, entre rêves, rêveries et rencontres, tout va se jouer en deux jours. La technique de l’auteur, par des descriptions de rêves, des monologues intérieurs et des réminiscences significatives, construit habilement l’univers de chacun des deux héros. Ils sont vigoureusement campés et leur évolution se suit avec grand intérêt. Comme dans La Madrague (NB mai 2009), l’alternance bâtit le schéma du livre qui se lit d’une traite, explorant les consciences et les compromissions. Comment un honnête homme peut-il devenir nazi ? Comment refuser le processus ? Qu’est-ce qui déclenche le passage à l’acte ? Autant de questions fort bien explorées ici.