Le kiné de l’hôpital La Gaufre peut aller se rhabiller : le vendredi c’est Mama Kigali… pour tous. À l’heure du conte, l’assistance est « sans frontière » et on entend une mouche voler. C’est qu’elle raconte drôlement bien, Mama Kigali : on s’y croirait. Et justement l’histoire de Zé, l’orpheline Bamali réputée incurable, fait mouche auprès des plus jeunes. Si toucher la queue d’un caïman a guéri la petite Africaine : pourquoi pas eux ? Et les voilà partis, coachés par l’impertinente Zita qui ne manque ni d’aplomb, ni de tempérament. Seule sa maman lui manque. Madame la Mort, elle connaît, elle lui parle même.
Comment rester insensible à cette aventure drolatique, tendre, émouvante et émoustillante ? La teneur des propos de Boule à Zéro, qui ne fait pas ses 13 ans mais pense et rétorque comme une adulte, rend les premières pages moins réalistes. Mais la combativité des jeunes héros face à la maladie, leur génie de l’entraide, leur complicité dans l’entourloupe génèrent une décharge d’énergie positive qui en remontre à beaucoup, fussent-ils adultes confirmés. L’indomptable gamine et sa bande n’ont pas fini de nous faire sourire, les larmes aux yeux. On dit que dans le prochain tome, Boule à Zéro sera carrément devenue Dr Zita.