Bétibou

Dans une résidence privée des environs de Buenos Aires, on découvre Chazaretta, égorgé. L’ayant soupçonné d’avoir lui-même tué sa femme deux ans auparavant, la justice avait conclu par un non-lieu. Court-circuitant la police, le directeur du journal El Tribuno charge le jeune journaliste affecté à la rubrique des faits divers de décrypter les mobiles de ce meurtre et, parallèlement, Bétibou son ancienne maîtresse, écrivain, d’enquêter sur place. Les morts se succèdent régulièrement ; tous ont fait partie d’un même groupe d’étudiants… Un bon thriller à la manière des Veuves du jeudi (NB juin 2009), sur la société « Proteño » de Buenos Aires où de sourdes menaces provoquent une série de morts apparemment naturelles. Une analyse fine des caractères, et beaucoup d’autodérision allègent la lecture de la très longue recherche d’indices permettant de résoudre l’énigme. Des journalistes fiévreux à la recherche du scoop qui écrasera la concurrence sont pris eux-mêmes dans un engrenage implacable, incompréhensible, plutôt terrifiant. Heureusement, le burlesque n’est pas loin.