Les araignées du soir

Victor aime Véra d’un amour fou, mais ses sentiments sont loin d’être partagés. C’est vers Nigel, écrivain baba-cool anglais marié avec Violette, que penche le coeur de Véra. Elle veut échapper à tout prix à l’existence ordinaire de ses parents, exilés roumains à Paris, et sortir de sa condition qu’elle estime misérable. Le pauvre Victor est son point d’ancrage dans la vie réelle depuis l’adolescence mais ne suffit pas à combler ses attentes. Pour Violette, épouse timide et effacée, le réveil est brutal lorsqu’elle reçoit une lettre dénonçant l’infidélité de son mari. Après des études de cinéma, Elsa Flageul s’est lancé dans l’écriture avec une jolie plume. Dans ce roman à quatre voix, les destins de ses personnages se croisent comme dans ses livres précédents (Madame Tabard n’est pas une femme, NB avril 2011). Elle décortique à l’extrême les sentiments à fleur de peau de ses héros, dont les caractères opposés donnent un ton très convaincant au récit d’où ironie, autodérision et une légère mélancolie ne sont pas absentes. Scènes de passion ordinaire racontées avec talent.