Entre 1960 et 1968, Flins est le fleuron des Usines Renault. Bertrand, à la vocation incertaine, prospecte avec quelques joyeux compagnons les failles exploitables du système de production automobile et les faiblesses intéressantes du comité d’entreprise ! Ces débrouillardises simplistes et risquées pour un profit inégal les impliquent dans un hold-up réussi dont les poursuites se diluent dans les événements de 1968. Seule Marie, politiquement engagée, apporte une certaine rigueur à cette troupe de jeunes irréalistes qui finissent par mener une vie plus cohérente. L’auteur esquisse une fresque de gens simples soumis à une condition ouvrière pénible dont ils s’évadent par les combines, l’amitié et les divertissements collectifs. La critique caricaturale et négative des organisations hiérarchiques s’accompagne d’un langage cru qui se veut populaire par la répétition fatigante de grossièretés. La lecture de ce premier roman ne convainc ni ne distrait guère, même si une certaine nostalgie, une fraternité touchantes unissent des personnages qu’habite l’espérance de jours meilleurs.
Jours heureux à Flins
GANGLOFF Richard