Des couples parisiens et leurs enfants, la quarantaine, de classe moyenne éduquée, souvent gauchisants, dans leurs appartements bien situés ou leurs maisons de campagne (pluvieuse), parfois dans les mauvais quartiers pourris par l’immigration… Ils se disputent (trahisons ou ruptures ne sont jamais loin), se reçoivent, se jaugent, revivent des épisodes (décevants ou humiliants) de leur enfance, font des constats (plutôt pénibles). Surtout, les accidents tragiques forment l’essentiel des événements qui animent (si l’on peut dire !) la plupart de ces récits du quotidien, dans lesquels la présence récurrente de Romain, le photographe, apporte un semblant de lien. Rien de réjouissant, donc, dans ces vingt nouvelles écrites sans éclat, sobrement, par un photographe journaliste. Quelques « chutes » s’alourdissent de rebonds narratifs inutiles, quelques histoires surprennent par l’écart de ton. Mais les impasses et les méandres des relations conjugales amères, leurs incompréhensions et leurs non-dits, sont parcourus avec un réalisme convaincant. En arrière-plan, les paysages ruraux, les animaux, les villages apportent un air bienvenu à ces huis clos. Et la menace omniprésente de la mort accidentelle diffuse une angoisse oppressante, efficacement mise en place.
Autorisation de pratiquer la course à pied et autres échappées
COURTÈS Franck