1970. La famille du narrateur, d’origine armĂ©nienne, tient un magasin de prĂȘt-Ă -porter en IsĂšre, du pratique, du solide. Mais on en est maintenant au « prĂȘt Ă jeter », alors il faut tirer le rideau. La mĂšre achĂšte une Maison de la presse. Dures journĂ©es : ouverture Ă six heures, fermeture Ă vingt heures, heureusement les clients sont lĂ ! Ă sa retraite, pas de repreneur, il faut encore tirer le rideau. Le fils deviendra fonctionnaire mais n’oubliera jamais les heures passĂ©es Ă la librairie. Le sujet de ce premier roman, trĂšs court, peut sembler banal, mais l’Ă©criture est chaleureuse, vivante et les scĂšnes, prises sur le vif, sont amusantes. Qui, Ă©mu, n’achĂšterait un vĂȘtement ordinaire, un livre inutile, pour sauver une qualitĂ© de vie tenue Ă bout de bras par des commerçants sympathiques ? Un hommage au courage et Ă la fiertĂ© de ceux qui se battent pour vivre de leur travail sans faire la une des journaux.
Rideau !
ZĂKIAN Ludovic