Après une rencontre avec des adolescents d’un lycée de banlieue, d’origines très variées, préoccupés par la question de leur identité, Hayat El Yamani souhaite témoigner du fait que vivre entre deux cultures est inconfortable, avant de devenir une richesse. Pour soutenir sa thèse, elle relate des épisodes de son enfance quand, au Maroc, elle suivait les cours de l’école française. Les messages des enseignants, formés à la laïcité et à la rationalité, pouvaient entrer en contradiction avec ceux des parents, en particulier avec la pensée traditionnelle des femmes, le plus souvent illettrées. D’où la nécessité d’apprendre deux codes de conduites, applicables selon les circonstances ! D’abord vécue douloureusement, cette éducation s’est progressivement révélée un atout : le va-et-vient culturel engendre, selon l’auteur, de l’agilité intellectuelle et de l’adaptabilité sociale – à condition que l’environnement soit structuré. Les nombreux exemples de décalages décrits sont intéressants, car finement analysés et sincères, mais ils restent frustrants faute de proposer des solutions véritables. Une démarche pertinente aux effets incertains.
Biculturels : se construire entre deux cultures
EL YAMANI Hayat