Brunetti et le mauvais augure

Lorsque la marée humaine du mois d’août submergera Venise et que les petits malfrats détrousseront les touristes, le commissaire Brunetti sera dans le Haut Adige. Des dossiers suspects traînent pourtant en longueur au tribunal, tandis qu’une vieille dame crédule vide son compte en banque au profit d’un mystérieux voyant guérisseur. La mort violente d’un greffier du tribunal arrache le commissaire et son adjoint aux délices de l’air pur en famille et la dévouée signorina Elettra les seconde avec un zèle passionné sur Internet. Nouvelles investigations du célèbre commissaire, dans la canicule de l’été vénitien, sur les turpitudes des magistrats, responsables politiques et affairistes en tous genres. On retrouve les protagonistes des nombreux romans précédents, la société italienne et ses liens familiaux solidaires et chaleureux, sans la musique baroque qui enchantait Les joyaux du paradis (NB janvier 2013). Le tourbillon d’escroqueries révélées par les enquêtes sur le guérisseur et ses complices, falsification de résultats d’analyses médicales, usurpation d’identité, renoue avec la tradition de la Commedia dell’Arte. Industriels voraces, fonctionnaires arrivistes et corrompus, aux ambitions sans limites, triomphent lorsque l’enquête piétine et s’enlise dans un compromis général sous les yeux des enquêteurs désabusés et fatalistes. Un Brunetti très en forme.