Bloc 11

1944. Trois déportés se sont évadés d’Auschwitz. Furieux, le commandant du camp fait enfermer dix de leurs compagnons qui devront avant l’aube désigner celui d’entre eux qui sera fusillé. Ce sont surtout des Juifs, mais aussi un ex-SS, un communiste allemand, un homosexuel et deux « kapos », détenus chargés, contre certains avantages, d’encadrer les autres et de les espionner. Chacun des dix estime, sans le moindre doute, que tel ou tel autre mérite la mort, mais les accusés se justifient, non sans de bonnes raisons souvent. Les débats, qui se déroulent parfois avec violence dans une atmosphère tendue, font surgir le passé de tous ces hommes. Bien documenté, ce roman poignant évoque l’organisation, le fonctionnement, les pratiques et les populations de ce camp où se pratiquait un langage commun qui fait l’objet d’un glossaire. Les personnages de Piero Degli Antoni sont une émouvante représentation de ces malheureux qui s’efforcent de survivre, dans toute la mesure de leurs moyens, dans un enfer sans espérance où le pire et le meilleur de l’âme humaine se côtoient.