Sur la Terre de Poussière, La Ville des Marchands s’étale aux pieds de la Citadelle des Musiciens ; depuis toujours les deux corporations s’ignorent, se craignent. Un jour, de la fabrique de savon où il travaille, Anman aperçoit à la fenêtre de la forteresse une fillette à la chevelure flamboyante. Coup de foudre, mais comment entrer en contact avec la belle, elle est inaccessible. L’enfant emprisonne alors son reflet dans des bulles de savon que le vent emporte vers l’inexpugnable Hawa’a…
Clin d’oeil à la ville d’Alep, ce récit à la saveur orientale raconte à travers les affres d’un amour impossible, la pugnacité du héros à faire fi de la superstition et braver cette peur ancestrale qu’inspire la différence, l’Autre qu’on ne connaît pas. L’écriture a le souffle du conte. L’album est superbement mis en image par le frère de l’auteur. L’illustration est pleine page, le dessin moderne, la palette habitée d’une belle lumière, l’exotisme du Moyen-Orient est palpable. Une jolie histoire au thème éternel mais revisité avec originalité, pour rêver d’ailleurs.