1916. Un régiment australien débarque à Marseille, après avoir affronté les Turcs dans les Dardanelles. Ces combats barbares ont marqué leur commandant, Stucker, pour lequel combat signifie effroi et jouissance, pour lequel la seule humanité sont ses soldats. Et parmi ceux-ci, Thomas Freeman, un aborigène brut de décoffrage qui ne survit dans cet enfer qu’en s’immergeant dans les mythes des origines de son peuple. Les voilà envoyés à Fromelles, dans la Somme, face à une casemate allemande inexpugnable bardée de mitrailleuses. En 1916 les ordres sont fous et contradictoires : harceler l’ennemi, courir et tuer pour survivre.
Sombre récit de la grande guerre et de ses absurdités ; les hommes ne peuvent survivre physiquement et mentalement qu’en s’abandonnant à leur pulsions animales. Le dessin est noir et fouillé, réaliste voire photographique. Il arrive à montrer comment les uns et les autres arrivent soit à affronter leur conscience, soit à s’évader de ce cauchemar en se raccrochant à leur culture.