Les prĂ©cĂ©dents livres de Michel Richard, journaliste et membre du comitĂ© de rĂ©daction du Point, Ă©taient naturellement politiques : La RĂ©publique compassionnelle (NB juin 2006). Son dernier ouvrage, d’une petite centaine de pages, est une rĂ©flexion subtile sur la mort, cette rĂ©alitĂ© que la sociĂ©tĂ© actuelle sâĂ©vertue Ă taire ou Ă maquiller. Le narrateur â lâauteur ? â abhorre les cadavres, mais « ne dĂ©teste pas les enterrements ». Il dĂ©nonce l’acharnement Ă faire vivre, la « dĂ©pouille exposĂ©e, sur son trente et un », l’hypocrisie de ceux qui restent, tellement soulagĂ©s dâĂȘtre vivants. Sâil a tremblĂ© face Ă la mort dâun ami, dâune mĂšre, la disparition prĂ©maturĂ©e de son pĂšre alors quâil Ă©tait petit enfant lâa libĂ©rĂ© « de la peur de le voir disparaĂźtre ». Absent, le pĂšre est la figure touchante et essentielle de cet essai, que traverse la question de la filiation. Soutenues par une Ă©criture sĂšche et classique, ces considĂ©rations sur la mort, sans fioriture ni morbiditĂ©, sont aussi une ouverture sur la vie.
Quelques corps parmi les morts
RICHARD Michel