Trois géants cheminent dans un paysage qui évolue d’une étape à l’autre. C’est d’abord le géant jaune qui étend son manteau aux couleurs vives sur une île, et la vie s’installe dans un décor qui s’apparente à un paradis terrestre originel. Bien qu’ils semblent attendre un compagnon qui tarde à les rejoindre, les géants poursuivent leur route, et c’est au tour du géant brun de déposer un manteau d’or et de rouille sur une forêt. Plus loin, le troisième géant couvre une montagne de blanc, endormant le monde sous un manteau de silence. Leur compagnon va-t-il arriver pour leur permettre de poursuivre leur route ?
Dans un monde végétal idéal, aux lignes arrondies et pures, le temps qui passe est rythmé par le tictac d’une horloge invisible, par le vol de l’hirondelle dont le passage marque les saisons, par le texte aux phrases répétitives, comme une chanson qui présiderait au bon écoulement du temps. Ce conte allégorique se déroule en grandes images pleine page dont les couleurs adéquates symbolisent l’atmosphère changeante de la nature. L’ambiance de rêve, naïve, contemplative, est empreinte de poésie et de mystère autour de l’absent, dont l’apparition facétieuse en habit vert réveille la nature.