La bouche de l’ogre

BROYART BenoĂźt, MARY Donatien

Au quotidien, Nathan s’emploie Ă  Ă©viter tout ce qui provoque les cris de son pĂšre chĂŽmeur. En allant lui acheter sa baguette de pain, il a l’habitude de jouer Ă  son jeu prĂ©fĂ©ré : suivre le bord du trottoir tĂȘte baissĂ©e et ne la relever qu’au croisement suivant. StupĂ©faction ! « Comme par magie » il n’est plus dans son quartier mais dans une rue inconnue. Il questionne les passants, personne ne lui rĂ©pond, est-il devenu transparent ? Le soir une femme compatissante le rĂ©conforte enfin et l’emmĂšne chez elle. Au milieu de la nuit, Nathan dĂ©couvre dans l’appartement un gĂ©ant au ventre Ă©norme qui clame : « J’ai une faim de loup ». Le gamin pourra-t-il s’échapper ?

Ce rĂ©cit anxiogĂšne Ă©crit Ă  la premiĂšre personne invite Ă  ressentir la peur, la colĂšre et la solitude du hĂ©ros face aux difficultĂ©s de la vie. Une Ă©tude psychologique intĂ©ressante sur l’impact familial du chĂŽmage en cinq courts chapitres oĂč l’illustration terrifiante et grandissante envahit l’espace. Le jeune public Ă  qui s’adresse cette histoire illustrĂ©e peut ĂȘtre troublĂ© par l’image et les descriptions de l’ogre dĂ©voreur fantasmĂ© par le hĂ©ros. La lecture au second degrĂ© manque d’humour et nĂ©cessite beaucoup de recul. MalgrĂ© la pirouette finale du dĂ©nouement heureux, on n’a pas envie de conseiller cette histoire.