Rencontre

Anne, veuve, la trentaine, croise au jardin du Luxembourg un homme en qui elle croit reconnaître celui que, jeune fille, elle a aimé : Paul. Leur aventure a duré deux ans et c’est elle qui a rompu. Ils échangent un regard, ne s’abordent pas, ce qu’Anne regrette aussitôt, courant en vain en tous sens dans les allées. Le retrouver devient sa priorité, elle fantasme sur cette rencontre, se remémore leur aventure, interprète chaque geste d’autrefois, se procure son adresse, écrit, téléphone, enjolive son appartement au cas où il apparaîtrait. Et attend. Doute parfois : était-ce bien lui ? Écrit en 1966, l’ouvrage porte l’empreinte de l’époque. Fort sages, les amoureux se disent vous, l’héroïne, lorsqu’elle interroge un enfant, s’excuse de le déranger et le vouvoie, Paul appelle sa belle « Princesse Anne ». Les émois de la jeune femme, ses atermoiements sur ce qu’il convient de faire avant un dénouement qui se veut empreint de sagesse ne suscitent qu’un intérêt limité. Un roman somme toute banal, par le sujet comme par l’écriture, qui n’apporte rien, au contraire, à la renommée de Jacqueline de Romilly.