Têtes de Maures

DAENINCKX Didier

Corse, juin 2012. Melvin, petit malfrat parisien, assiste à l’enterrement d’une jeune femme, un ancien amour de vacances. Une détonation retentit : un mort s’ajoute à la très longue série qui débuta avec l’intervention musclée commandée par Laval en 1931 pour tenter d’instaurer l’ordre public. Rien n’a changé depuis : dans une île toujours aussi belle, les familles, de revanche en revanche, nourrissent leurs haines ancestrales, la mafia rehausse ses prétentions et l’omerta règne plus que jamais. Melvin pourtant veut éclaircir les circonstances du décès de son amie. L’enquête menée par le personnage principal comporte, comme tout bon policier, intrigues diverses et suspense. Mais l’auteur (L’Espoir en contrebande, NB juin 2012) la double d’une étude de société au travers de l’histoire de trois générations de Corses, victimes de leur particularité, et dénonce sans ambages la corruption liée aux projets immobiliers. Si l’élément romanesque n’offre qu’un intérêt mineur, on retrouve cependant la saveur réaliste de l’écriture propre à l’auteur et, par ailleurs, la partie historique et sociologique s’avère instructive.