Où es-tu Britannicus ?

GIULIVO Romuald

Britannicus a 14 ans, son père vient de mourir. Néron, 16 ans, son demi-frère « la nouvelle star », prend les rênes du pouvoir au grand dam de sa harpie de mère, dont il veut s’affranchir. Les deux princes s’échappent régulièrement du palais en catimini, l’un entraînant l’autre, pour des virées nocturnes où ils écument la ville de tavernes sordides en plans douteux. Leur apparente complicité s’émousse, et Britannicus court à sa perte.

 

Si le texte prend appui sur les personnages raciniens, il s’en détache réellement dans son parti pris de s’attacher exclusivement à l’adolescence de ces deux princes à la jeunesse dorée « entre excès et lassitude ». Si le cadre des faits historiques est respecté, l’auteur imagine leurs relations au plus près de l’intime, voulant faire d’un gamin introverti, affaibli par la maladie, et d’un fêtard abject et sans scrupules, deux adolescents ordinaires en proie à leurs démons respectifs qui les éloignent inexorablement l’un de l’autre. L’anachronisme du langage, qui surprend, étaye cette volonté de rendre les deux protagonistes, avec leur fragilité, leurs errances, leurs amours, leurs rivalités fraternelles, plus proches des jeunes d’aujourd’hui. Un exercice de style qui demande un certain recul.