Ils ont 14 ans, et ne laisseraient personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. Ils portent un regard peu amène sur leur physique en mutation, sur leurs encombrants parents, sur leurs congénères, amis peut-être, mais aussi rivaux et juges. Fragiles et égocentriques, ils s’imaginent facilement le centre de l’attention et des moqueries. Alors oui, ils ont honte de tout : de leur virginité quand nombre de filles de la classe semblent s’en être déjà débarrassées, d’une mère bavarde, d’un père trop attentionné, de leur nez, de leur orientation sexuelle, d’être ridicule…
Les 16 nouvelles sont courtes, voire très courtes, et sont rédigées à la première personne dans un style bien familier qui sonne juste. Les situations vécues sont finement observées, tout comme les émotions éprouvées. Comme un panel varié de « cas » d’humiliations ou de malaises est passé en revue, chaque ado y retrouvera un peu de lui-même. Mais peut-être en raison de leur brièveté, les histoires émeuvent peu, tendent à se confondre et à se banaliser; on aurait apprécié plus de tension dramatique ou d’exploration en profondeur des sentiments.