1838. Deux bateaux s’approchent des rives chinoises : l’Anahita chargé d’opium, propriété de l’Indien Bahram Moodie, et le Redruth qui appartient à Fitcher, un botaniste anglais accompagné d’une jeune fille à la recherche de plantes rares. Dans Canton, une enclave, Fanqui-town, est réservée aux opulents armateurs et négociants étrangers, britanniques surtout, très imbus de leurs privilèges. Presque tous se sont enrichis dans le trafic d’opium que l’Empereur veut éradiquer définitivement. Un commissaire incorruptible prend des mesures draconiennes. La tension monte… Fitcher, lui, botanise tranquillement à Hong-Kong, île à peine peuplée riche en orchidées. Suite d’Un océan de pavots (NB octobre 2010) ce roman d’aventures foisonnant peine à démarrer. Beaucoup de descriptions – foules colorées et bruyantes, ville flottante sur la rivière des Perles, restaurants pittoresques, demeures et réceptions fastueuses, paysages grandioses et tableaux raffinés, plantes et fleurs inconnues – ralentissent le rythme d’une histoire qui manque d’action. Les réflexions sur le choc des cultures, le libre-échange, les subtilités de la peinture chinoise, les ravages de l’opium, l’arrogance des Occidentaux sont pertinentes mais parfois soporifiques. L’écriture, certes, reste magistrale.
Un fleuve de fumée
GHOSH Amitav