La femme (Rosalie, Ève ou Alcmène) est dessinée en rouge, elle peut aussi être représentée par une table ou une cigale ; l’homme (Isidore, Adam ou Amphitryon) en bleu, apparaît parfois sous forme de chaise. La femme croit au prince charmant, au romantisme, aux surprises mais pas l’homme, rationnel. D’ailleurs il est dessiné en costume alors que la femme est nue, à part ses talons. Ils se rencontrent, tombent amoureux. Un an plus tard, ils fêtent cet anniversaire au cirque. Le magicien (Marcel, Yahvé ou Jupiter), jaune, fait son numéro, se transforme en taureau. Après le spectacle, séduit par Rosalie, il s’approche du couple, et parie avec Isidore qu’il parviendra à prendre son apparence de manière à abuser sa compagne. C’est en vert (jaune+bleu) qu’il est alors représenté. Mais rassurez-vous, l’enfant qui naîtra sera bien rouge+bleu=violet, et non orange ou marron.
À qui s’adresse cette histoire légèrement ésotérique ?Que viennent faire table, chaise, cigales et autres insectes dans les images, par ailleurs très stylisées? Même la relecture du mythe d’Amphitryon, et la méditation du mot laissé par le magicien (Chacun de nous est plusieurs) ne permet pas de saisir, au premier abord, le sens exact d’un album qui ne recule pas devant les stéréotypes. L’éditeur fournit sur son site internet un dossier pédagogique, indispensable à la compréhension de la démarche de l’auteur.