Sur une Ăźle au large de Naples, lâĂ©tĂ© se dĂ©ploie, brĂ»lant et lumineux. Le petit Napolitain qui vient y passer ses vacances sâabreuve de lâespace et du calme que la ville fiĂ©vreuse ne peut lui offrir. Mais cette annĂ©e ne ressemble en rien aux prĂ©cĂ©dentes : le garçon a dix ans, et la soudaine conscience des mensonges et de la souffrance des adultes Ă©branle tout son ĂȘtre. Jusque-lĂ reclus dans le silence des livres, il sâaventure Ă Ă©changer avec une fillette de son Ăąge, trĂšs imprĂ©gnĂ©e de valeurs de justice, et dont lâaplomb ne cesse de le surprendre. Avec une libertĂ© crĂ©atrice toujours renouvelĂ©e (Le jour avant le bonheur, juillet-aoĂ»t 2010) Erri de Luca se raconte dans un texte Ă la premiĂšre personne. Il fait revivre par touches lĂ©gĂšres ses parents, un vieux pĂȘcheur, des enfants, camarades ou ennemis, dont les mots ou les dĂ©cisions ont fortement marquĂ© ce moment charniĂšre, prĂ©lude Ă lâadolescence. Aujourdâhui sexagĂ©naire, il se penche sans nostalgie sur cet enfant qui portait en germe ses futurs choix de vie, ses engagements politiques. Ce rĂ©cit au style limpide, semĂ© de fulgurances poĂ©tiques, rĂ©vĂšle sâil en Ă©tait besoin les profondes qualitĂ©s dâhumanisme de lâauteur.
Les poissons ne ferment pas les yeux
DE LUCA Erri