Son compagnon la quitte pour une jeune étudiante : pas de scène de jalousie pour Sylvie, ce serait indigne d’elle. Elle fuit à la campagne et, pour s’occuper, crée des sculptures en morceaux de ferraille. Un ami lui conseille de les exposer. Elle accepte et les vend toutes. Bientôt elle ne répond plus au téléphone. Est-elle encore de ce monde ? Pourquoi les femmes, après un accouchement, tombent-elles parfois en dépression ? Pourquoi un écrivain, après la publication du livre avec lequel il a vécu tellement de temps en osmose, se sent-il orphelin ? J.-B. Pontalis, psychanalyste, philosophe, décédé à la veille de ses quatre-vingt-neuf ans, laisse un recueil posthume. Vingt-six courts récits de souvenirs : les siens, ceux d’amis, de patients ou de passants racontent le flux et le reflux de l’existence. Peu de mots lui suffisent, preuve de son talent d’écrivain, pour brosser une situation particulière. Comme Le songe de Monomotapa (NB avril 2009), le lecteur se sent partie prenante de chaque tableau et se demande comment, lui, aurait réagi. Pontalis aime à se dire lunatique : il connaît les plaisirs minuscules de la marée basse, et quelques heures plus tard ceux de la marée haute.
Marée basse, marée haute
PONTALIS J.-B.