Parti à pied part de Saint-Malo où sont censés avoir débarqué Gall et quelques moines irlandais venus au VIe siècle sur le continent fonder des monastères, le narrateur cherche leurs traces jusqu’à Soissons. À défaut d’en trouver il parcourt consciencieusement ses kilomètres journaliers, décrivant les routes squattées par les voitures au lieu d’être réservées aux piétons. Le contenu de ses poches et les prouesses de son portable n’ont plus de secrets pour qui a le courage de l’accompagner dans « ce trou de Lisieux », puis au Havre, voir « l’architecture qui imite celle d’Allemagne de l’Est », de pleurer avec lui sur l’épouvantable misère de la vie aux alentours, et enfin de supporter ses piques acerbes et répétitives contre le Guide du Routard. Seuls le Mont-Saint-Michel, Étretat, Tancarville trouvent grâce à ses yeux. Pauvres moines irlandais introuvables, pauvres lecteurs consternés par la banalité des propos d’un ex-informaticien nucléaire plus inspiré par l’atome (Fusions, NB février 2012) que par la campagne française.
Légèrement seul : sur les traces de Gall
ROULET Daniel de