1914. Reïzel et sa mère quittent le traditionnel shteitl d’un village de Lituanie, devenue russe, pour rejoindre son père et ses frères qui ont émigré à New York. Elle nous raconte les préparatifs et la fièvre du départ, les affres de la traversée, l’éprouvante attente à Ellis Island, et enfin les retrouvailles. Très vite, sa désillusion est à la hauteur de ses espérances. L’adolescente se sent vulnérable ; mais volontaire, positive, confiante dans ses possibilités d’intégration, elle saura « creuser son trou ».
1960. Institutrice et citoyenne américaine, Reïzel retrouve son journal tenu la première année. À travers l’odyssée de cette famille juive, fortement inspirée de celle de l’auteure, c’est toute une page d’histoire qui défile. Sur cette « terre promise, havre de paix, de liberté et d’égalité », la jeune immigrée vit dans la précarité, découvre les différences sociales, la ségrégation raciale envers les Noirs, les rivalités entre les diverses communautés, la haine des Irlandais pour les Juifs, l’exploitation des patrons. Un chapitre retraçant l’immigration juive aux États-Unis de 1880 à 1925, assorti d’un glossaire de termes hébraïques, achève cet émouvant et intéressant récit historique.