1919. Félix a retrouvé sa femme et son fils. Mais le retour reste difficile. L’homme a changé avec son visage en partie caché : il ne boit plus, ne mange plus de viande. Sa femme elle-même ne le reconnaît pas vraiment. Un tueur de bêtes trouble la vie du village. Lorsqu’il manque de tuer un villageois, les paysans prennent peur et la tension monte. Il faut un coupable. Ne serait-ce pas ce dérangeant Félix ? Le commissaire chargé de l’enquête fait d’ailleurs une drôle de découverte à son sujet. Que cache-t-il ?
Avec tact et pudeur, Galandon, très doué pour mettre en scène des récits historiques, décrit l’immense difficulté des soldats et encore plus des « gueules cassées » à vivre comme avant. Eux qui ont connu la violence des combats, la mort de ceux qui les entouraient, reviennent de cette Grande Guerre traumatisés physiquement et psychologiquement. Le trait réaliste et précis de A. Dan et le choix de couleurs froides, souvent d’un gris bleuté, dépeignent avec justesse et sensibilité les hommes de ce monde d’après guerre.