Issue d’une famille modeste, Malia est différente. Brillante, elle veut continuer des études mal vues par les siens. Grâce à une amie, à 18 ans, elle peut venir à Paris, à la condition expresse d’écrire tous les jours à une mère dont l’amour dévorant a toujours provoqué chez sa fille un malaise sournois. 1955-1956, deux années intenses pour l’une, déchirantes pour l’autre. Fille au pair chez Nina, devenue une amie, Malia découvre l’idéal communiste et le théâtre, où elle se lie avec Nicolas Orlov, metteur en scène russe de 20 ans plus âgé. Dans une grande communion d’esprit et d’amitié, elle découvre avec lui le rapport entre poésie, geste et mise en scène.Les nombreux échanges épistolaires, rythmés et enrichis par les pensées, les réactions, les drames secrets des uns et des autres, font éclore de manière très fine les liens qui unissent les différents protagonistes d’une histoire captivante et si humaine. L’incertitude douloureuse de Malia vis-à-vis de sa mère accablée par un secret qui la mène à la folie, s’aggrave de conseils divergents. Pour le jeune lecteur, les années 50 sont presque l’antiquité, mais découvrir que la diaspora ruse à Paris a permis de révéler Tchekov (entre autres), et que Ionesco et la Cantatrice Chauve ont enfanté le théâtre de l’absurde, c’est donner les clés du théâtre d’aujourd’hui.
Je vous écrirai
BOUCHET Paule du