Le Séducteur

En 1907, Piet, frais émoulu de l’université, plein de faconde et d’ambition, se place comme précepteur d’un enfant de neuf ans, maniaco-dépressif, dans une riche famille bourgeoise d’Amsterdam. Charmeur et très sensuel, il séduit non seulement la mère de famille, délaissée par son époux, protestant rigide, mais aussi… le valet. Ayant réussi à guérir le jeune garçon de ses phobies, il est encensé par le père qui le récompense fastueusement, mais est démasqué par les filles de la maison. Abandonnant Amsterdam, il embarque sur « l’Eugénie », paquebot prestigieux à destination de l’Afrique du Sud. Auteur de Nous (NB juin 2006), Richard Mason analyse impitoyablement les comportements humains. Si le roman est un peu long à démarrer, le portrait de ce séducteur-né, cynique et dénué de tout scrupule, semant le trouble au sein d’une famille bourgeoise néerlandaise et y introduisant l’érotisme, est bien campé. Tenace, il poursuit le but qu’il s’est fixé – faire fortune et monter dans l’échelle sociale – sans se soucier des dégâts collatéraux. Son activité bisexuelle, longuement analysée et décrite avec une précision scientifique, domine le récit. Une suite en terre sud-africaine est d’ores et déjà esquissée.