La conjuration

Pour l’analyste enquêteur, les parcelles abandonnées dans Paris et sa banlieue (« zones blanches ») relèvent de sa jouissance propre ; les adresses de ce patrimoine imaginaire sont méticuleusement compilées, mais l’urbanisation constante annihile ce domaine. L’intéressé devient SDF et recherche des zones dites « noires » dont le mystère ouvre des perspectives aléatoires. Il s’acoquine avec un ancien écrivain pour créer une entreprise basée sur le sentiment religieux. Finalement, chaque individu, dépersonnalisé, se fond jusqu’à disparaître dans l’anonymat urbain. Journaliste diplômé, notamment en géographie, Philippe Vasset poursuit des recherches sur des secteurs particuliers (Journal intime d’une prédatrice, NB novembre 2010). La lutte du personnage contre le développement citadin qui supprime tout espace désaffecté repose sur une documentation vérifiable de visu, ou cartes et plans en mains. La narration n’est pas un simple relevé typographique, mais aussi un exposé jubilatoire sur l’environnement parisien. L’écriture, riche et précise, colore un texte qui mêle échappées romanesques, inspirées et humoristiques. On frôle le fantastique scientifique.