DĂšs les premiĂšres pages un certain Sacha Sperling se tire une balle dans le ventre. Est-ce lâĂ©crivain ou le narrateur ? LâĂ©crivain traduit en plusieurs langues, incapable de surmonter le succĂšs mĂ©diatique, a prĂ©fĂ©rĂ© sâenfuir Ă Los Angeles. Le narrateur ne prĂ©vient personne lorsquâil revient Ă Paris, pourtant il reçoit des messages anonymes sur son portable. Ses amis sont distants mĂȘme sâil participe, toujours en spectateur, Ă leurs fĂȘtes. Il se sent seul, Ă©piĂ©, abandonnĂ© : bientĂŽt la paranoĂŻa lâenvahit. Son livre qui mettait en scĂšne ses amis serait-il la cause de ses dĂ©mons ? Sacha Sperling joue-t-il lâĂ©crivain hantĂ© ou se joue-t-il du lecteur avec ce roman Ă double voix, Ă double je ? Quel cauchemar de suivre le narrateur tout au long de sa lente dĂ©chĂ©ance entre drogue, hallucinations, trahison et vengeance. Dans la descente aux enfers attendue, rien ne manque : lâami dâenfance en traĂźtre, le dealer en gentil, et lâamoureuse en prostituĂ©e. Aux personnages inconsistants sâajoutent des rĂ©pĂ©titions, une atmosphĂšre glauque et une Ă©criture narcissique dans un style abrupt fait de phrases courtes, souvent sanse verbe. Sacha Sperling a bien tuĂ© lâĂ©crivain de son roman Ă succĂšs, mais nâa-t-il pas sĂ©rieusement Ă©cornĂ© celui quâil veut devenir ?
J’ai perdu tout ce que j’aimais
SPERLING Sacha