Il y a les enfants Erschen : Quentin, Raphaël et Delphine. Leur mère est morte : un accident de voiture leur a-t-on dit… Il y a Natacha, leur voisine. Petits, ils jouent dans le jardin et vont ensemble à l’école. Étudiants en médecine à Paris, ils prennent la même location. Un soir Delphine disparaît. L’atmosphère s’alourdit car « Raphaël aimait Natacha depuis presque aussi longtemps qu’elle aimait Quentin. Natacha ignorait que Raphaël l’aimait, mais elle savait que Quentin ne l’aimait pas »… Isabelle Coudrier, scénariste, signe un second roman très introspectif. Elle s’immisce dans la pensée des personnages avec une implacable et glaciale acuité. Les lieux sont à peine esquissés, et les événements extérieurs sont rares ; tout est dans les regards, les bruits perçus nourrissant la suspicion, l’inquiétude et une attente omniprésente. Rien de charnel dans ces amours, murées dans le trouble et les non-dits. Un récit à la construction rigoureuse – qui se décline en une série de courtes scènes – à l’écriture visuelle et sobre. Prenant.
J’étais Quentin Erschen
COUDRIER Isabelle