Dans l’État de Washington en 1932, il n’y a pas que le New Deal et les barrages en construction sur la Columbia qui bouleversent les choses et les gens. Est-ce un serial killer qui laisse sur son chemin à travers les réserves indiennes des cadavres atrocement mutilés ? Policier atypique à la retraite, Strahl reprend du service pour une traque impitoyable. Son passé va se télescoper avec le présent dans un monde sauvage où le progrès n’a pas encore complètement éliminé la barbarie… Le premier roman de Bruce Holbert a pour cadre la région où il a grandi et serait inspiré de l’existence tumultueuse de son arrière-grand-père. Écrit dans une langue assez crue et très vivante, évoquant avec bonheur de somptueux paysages, le récit démarre comme un produit séduisant du « nature writing ». On en profite jusqu’à ce que l’abondance de personnages épisodiques pas toujours clairement situés, les flash-back compliqués et la multiplication de scènes d’horreur mettent l’attention à l’épreuve. Des réflexions philosophiques assez banales, émaillées de citations de Shakespeare et de références bibliques conduisent à un dénouement apocalyptique un peu décevant dans sa forme.
Animaux solitaires
HOLBERT Bruce