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Sur l’autoroute, dans une embardée fatale due à un tir soudain de chasseur, Patrick perd son épouse, Sophia. Il n’aura de cesse de trouver le tireur. Son obsession viscérale de vengeance est utilisée et aggravée par ses proches, par une femme lieutenant de police et par certains habitants des « Hauts Lacs », propriété close, gardiennée jour et nuit, sous la surveillance permanente de caméras. Son comportement déchaîne une violence gratuite et aveugle dans la ville et sa banlieue. Ce roman noir, au style incisif, au vocabulaire médical professionnel, vaut par l’intrigue bien menée, et aussi par la dénonciation en filigrane de la vie sociale de notre époque qui sombre dans l’exclusion des « gens de l’extérieur » au profit d’une « élite ». Bien structuré par référence alternative aux principaux protagonistes, il suggère une certaine toxicité psychique et physique du monde contemporain, et des formes nouvelles de vie urbaine. On retrouve dans les personnages la noirceur qu’affectionne l’auteur (Anaisthêsia, NB juin 2009). Ce roman original, pénétré de philosophie, n’ignorant pas le politique, interroge sur le sens de la vie dans une société à la dérive. Le lecteur en sort secoué.