Adolfina, soeur de Freud, est un vilain petit canard qui reste vieille fille et que sa mĂšre prend en grippe car « une femme qui nâenfante pas ne devrait pas ĂȘtre nĂ©e » ! Jamais elle ne pourra choisir sa vie et elle semble se complaire dans lâautodestruction. En 1938 Sigmund peut quitter Vienne avec vingt personnes. Sur sa liste, ses proches qui nâont pas encore Ă©migrĂ©, ses infirmiĂšres, ses domestiques et⊠son chow-chow. Il abandonne ses quatre soeurs, quasiment octogĂ©naires, bientĂŽt dĂ©portĂ©es et gazĂ©es. Bien quâAdolfina, la narratrice, vive des moments Ă©pouvantables, frĂŽle la folie, et que son amie intime soit rĂ©guliĂšrement internĂ©e dans une clinique psychiatrique, lâĂ©criture du jeune auteur macĂ©donien ne parvient pas Ă rendre la douleur des situations. Adolfina a beau nâĂȘtre jamais allĂ©e Ă lâĂ©cole, elle passe au crible et dĂ©molit certaines des thĂ©ories de son frĂšre dans une composition erratique et peu vraisemblable. Lâauteur reconnaĂźt avoir imaginĂ© ce personnage sur lequel on ne sait presque rien, mais il manque une cohĂ©rence Ă cet ouvrage trop pesant pour le fond et trop lĂ©ger pour la forme, pourtant rĂ©compensĂ© par lâ« European Prize of Literature » en 2010.
La liste de Freud
SMILEVSKI Goce