Au bord de la mer violette

JAUBERT Alain

Marseille. 1875. Konrad, dix-sept ans, nĂ© en Pologne, a toujours rĂȘvĂ© de mers chaudes. Il aime cette ville, explorĂ©e en tous sens. AttablĂ© devant les fabuleux bateaux du vieux port, il s’apprĂȘte Ă  embarquer Ă  l’aube. Il passe la soirĂ©e avec Arthur, vagabond sale et trĂšs beau, arrivĂ© Ă  pied de Charleville, aprĂšs moult dĂ©tours. 1891, hĂŽpital de la Conception. RapatriĂ© en catastrophe d’Éthiopie, amputĂ© d’une jambe, Arthur agonise. 1921, Konrad est devenu l’Occidental Conrad. Il se souvient de 1875 et d’Arthur dĂ©sormais cĂ©lĂšbre. Conrad a vĂ©cu la vie qu’il voulait. Devra-t-il payer cette chance ? L’identitĂ© des deux personnages se devine aisĂ©ment et l’auteur (Tableaux noirs, NB octobre 2011) rend d’emblĂ©e, avec bonheur, les dĂ©sirs fous de ces trĂšs jeunes gens, leur passĂ© douloureux, leurs errances et les dĂ©sirs si proches qui les faisaient frĂšres… AprĂšs le superbe Ă©pisode, lyrique et glaçant, oĂč Rimbaud dĂ©lire, ivre de souffrances, les interrogations et les dĂ©sarrois de Conrad perdent un peu de leur force. Une fiction intelligente et sensuelle, puissante et fiĂ©vreuse, qui emporte et donne envie de relire et Rimbaud et Conrad.