Le narrateur, la trentaine, sâest sĂ©parĂ© du grand amour de sa vie. Il veut Ă©crire mais le manque de Produit taraude entrailles et cerveau. Son refuge est Ă New York, chez un couple artiste dâhomosexuels qui lui ont servi de parents au cours dâune enfance difficile. Il sâenvole vers eux, toujours Ă©crivant, captant lâinstant, la sensation dans le filet des mots. Le sevrage le torture. Il tient bon, Ă©crit, visite les musĂ©es, Ă©coute des concerts. Des souvenirs surgissent : parents sĂ©parĂ©s, mort de sa mĂšre, anorexie/boulimie, hĂŽpital psychiatrique, amours saccagĂ©es⊠Dix jours plus tard, toujours sevrĂ©, il revient Ă Paris. Peut-ĂȘtre pour ressusciter par la littĂ©rature. Les courts paragraphes datĂ©s Ă la minute prĂšs, haletants, disent les mouvements intĂ©rieurs, les pensĂ©es volatiles. La typographie variĂ©e â oĂč, entre autres, la majuscule du Produit fait resurgir lâobsession majeure â aide Ă cette reprĂ©sentation du mental, trĂšs travaillĂ©e pour un premier roman. Elle dĂ©concerte au dĂ©but. Mais le procĂ©dĂ© agit, se fait oublier. Une sorte de sincĂ©ritĂ©, pourtant rĂ©cusĂ©e, parvient Ă toucher et lâon ressent avec le narrateur son rapport dĂ©sastreux Ă son corps, ses interrogations sur la vie, la difficultĂ© Ă abandonner la drogue. Une dĂ©sintoxication, comme si on la vivait !
Le Produit
ORR Kevin