Dans sa lettre ouverte à celui qui était, autrefois, le grand méchant Loup, Petit Chaperon rouge est bien décidée à lui faire savoir que les temps ont changé. Elle lui met d’ailleurs les points sur les i : il se trompe de mots, bigle, souffre de digestion difficile, ses quenottes sont pourries et il ne sait même pas écrire son nom avec les lettres du potage. Bref, lui est carrément « has been » et elle n’est pas croquable ! Petit Chaperon rouge toutefois n’en reste pas là.
Loups et Petits Chaperons rouges ne sont plus ce qu’ils étaient ou : comment déboulonner un mythe en trois coups d’écriture bien sentie quoiqu’ inégale quant à la verve de l’insolente blondinette qui, justement, ne s’en laisse plus conter. Un des trois petits cochons devenu frérot de la gamine, il fallait l’inventer. Dommage donc que les trouvailles ne soient pas toutes aussi drôles parce qu’on y prend vite goût. Les illustrations amusantes d’Éric Gasté, elles, n’en perdent pas une et insistent là où ca fait mal.