Lino est un jeune hérisson doté d’un esprit d’aventure et d’imagination. Il est convaincu de n’avoir peur de rien. Il se voit, chevauchant son ours polaire, traverser des déserts brûlants, des océans déchaînés, combattre moult ennemis et bien sûr délivrer la princesse du dragon. Sauf que, juste au moment où il s’apprêtait à savourer sa victoire, voilà que c’est l’heure de la sieste… Retour brutal et désenchanté à l’école maternelle.
Même si quelques piques se hérissent sur son front, comme une banane punk, le physique tout mignon de ce petit héros contraste avec ses affirmations bravaches ; heureusement, il plisse les yeux pour se donner un air méchant. Inspiré des histoires entendues, son cheminement est ponctué d’indices que l’imagination est au pouvoir; avant de devenir monture, l’ours est un gros doudou, le désert voit se cotoyer cactus et seau et pelle, le loup féroce est sur une affiche… Devant le sourire sardonique du doudou dragon de la belle en dernière page, on comprend bien qu’il s’agit là d’une surcompensation nécessaire. Sur fond blanc, les dessins simples et expressifs dégagent beaucoup de fraîcheur.