1949. Albert Camus n’a que trente-six ans. Auréolé de ses succès littéraires et théâtraux, il quitte Paris pour rejoindre le Brésil en bateau. La traversée est difficile. Il souffre physiquement et moralement. Il se remémore sa jeunesse à Alger. Orphelin de père, il est élevé dans le quartier populaire de Belcourt entre une grand-mère despotique et une mère sourde. Sa vivacité intellectuelle le fait sortir de son milieu social. Sa soif de connaissance est inextinguible. Son charisme et son donjuanisme lui confèrent un statut hors du commun. Salim Bachi (Amours et aventures de Sindbad le marin, NB octobre 2010) a écrit à la première personne, cette biographie romancée qui s’applique à analyser les fondements de la personnalité de Camus. Elle s’explique par une enfance méditerranéenne extrêmement pauvre, matériellement et affectivement, mais baignée de lumière. Avoir tutoyé la mort à dix-sept ans l’a fait littéralement basculer dans une sorte de voracité : Éros et Thanatos liés éternellement, une oeuvre à accomplir, une accumulation de conquêtes féminines. Pressentant l’avenir de l’Algérie, il réclame l’égalité pour les Arabes. Très documenté, trop peut-être, ce récit émaillé de nombreux dialogues manque d’émotion.
Le dernier été d’un jeune homme
BACHI Salim