Pierre Louÿs, écrivain de la Belle Époque peu lu de nos jours, est au centre de ce court essai de Luc Delisse (2013 : Année-terminus, NB février 2013). Avant de publier prochainement une biographie générale de Louÿs, l’auteur met l’accent sur les sept années de l’amitié qui le lie à André Gide. Leur camaraderie de L’École alsacienne débouche sur une complicité de jeunes gens ambitieux, passionnés par la littérature. Les deux amis ont des personnalités très opposées. C’est Louÿs qui est alors le meneur, celui qui ose, qui publie, qui établit les contacts dans les milieux artistiques (Oscar Wilde, Paul Valéry, Claude Debussy, Stéphane Mallarmé). Après la rupture de la relation amicale, leurs destins s’inversent rapidement : la gloire pour l’un, la ruine, l’oubli puis une mort précoce pour l’autre. Le portrait par opposition bénéficie largement à Louÿs, mais on peut s’étonner de l’extrême sévérité, voire du mépris, de l’auteur à l’égard de Gide, aussi bien de l’homme que de l’écrivain.
Le tombeau d’une amitié : André Gide et Pierre Louÿs
DELISSE Luc