L’idée d’une tombe sans nom

TREINER Sandrine

Sandrine Treiner découvre sur une photo de famille le visage de Manya Schwartzman. Cette jeune juive communiste, née dans une famille pauvre en Bessarabie, a disparu pendant les grandes purges staliniennes d’avant-guerre. Hantée pendant des années par cette figure, Sandrine Treiner se décide. Malgré le peu d’éléments dont elle dispose, elle est déterminée à sauver Manya l’idéaliste de l’anonymat des vingt millions de victimes du communisme. Sa démarche est intérieure, quasi spirituelle. Elle lit beaucoup, regarde des films afin de s’imprégner de la vie et de l’atmosphère de l’époque, voyage à Odessa puis Chisinau, en Moldavie, pour tenter de saisir l’esprit des lieux. Elle parvient ainsi à reconstituer une vie, comblant les vides de ses suppositions et interrogations, se heurtant toutefois aux limites de ce qu’il est possible de savoir. Habitée par son sujet, elle brosse avec une écriture simple et grave, le beau et captivant portrait d’une héroïne féminine de la première moitié du XXe siècle.