Souvenirs… souvenirs qui flottent dans la mémoire et prennent une place parfois démesurée. Mais sont-ils exacts ? Les faits ont-ils vraiment été vécus ? Ou bien seulement rêvés, déplacés, enjolivés, déformés ? L’auteur (L’art français de la guerre, NB novembre 2011, prix Goncourt 2011) évoque, sans aucune chronologie, sa mère comme une madone de la Renaissance, sa terreur des escargots, un lac à la surface trompeuse, les infos du matin sur Europe 1, les trains qui frôlent la maison de ses grands-parents, des femmes brièvement aimées à Lyon, ses boîtes de photos classées par année, les abat-sons d’une cathédrale, et bien d’autres fragments anecdotiques, objets cassés, cailloux muets, qui pèsent sur sa vie et sa pensée d’adulte, mais les éclairent aussi. Beaucoup de tendresse, de délicatesse et de sensibilité dans ces pages qui bénéficient du charme d’une très belle écriture, élégante et soignée. Un véritable art de la répétition intelligente dans des phrases qui enlacent et s’imposent comme des refrains.
Élucidations : 50 anecdotes
JENNI Alexis