Il y a trois hommes qu’Alexandre Jardin (Des gens très bien, NB mars 2011) aimerait compter dans ses ancêtres. Trois hommes qui surent faire du réel avec leurs rêves. Sacha Guitry en joua, de Gaulle le défia et Casanova en jouit libéralement. Au fan de ces zèbres s’impose une ambition personnelle : leur ressembler… Surfant sur la vague d’un désenchantement grandissant vis-à-vis du gouvernement actuel, notre gaulliste inconditionnel compose une hagiographie comme un menu de roi. Mise en bouche : Sacha, ses chachatesques et ses sachateries ; dessert : douceurs d’insouciance et de jouissance à la Giacomo ; quant au plat de résistance fort copieux : suprême gaullien de charlophilie sauce jardinesque. Malgré son narcissisme parfois imbuvable, Alexandre, au prénom prédestiné, a de touchants accents lyriques lorsqu’il se voit sauver la France sous l’uniforme rêche du rebelle du 18 juin 40. Provocateur, d’une familiarité désinvolte parfois choquante, il exaspère souvent, mais il faut lui reconnaître un bel appétit, de grands enthousiasmes et l’étoffe d’un chef.
Mes trois zèbres
JARDIN Alexandre