La crise de la dette publique abyssale d’un petit pays menacerait-elle de faire éclater la zone euro ? Trois mémorandums ont contraint la Grèce à une cure d’austérité draconienne. De nouveaux prêts à taux prohibitifs, des réductions partielles de la valeur des titres publics détenus par l’étranger, contre des coupes claires dans le budget de l’État. Les effets internes sont dramatiques. Faillites d’entreprises et baisse du PIB, chômage massif, paupérisation généralisée. Pourtant les élections législatives donnent à une coalition centriste un gouvernement entérinant les décisions de la « Troïka », FMI, UE et BCE. Panagiotis Grigoriou, historien vivant à Athènes, relate quotidiennement depuis 2010 les événements officiels (mesures et élections) et leur envers (révoltes et désespoir). Cette chronique détaillée est heureusement accompagnée d’une réflexion sur les origines diverses de la quasi-faillite du pays et les raisons de sa soumission au diktat de l’Europe. Le livre est polémique : la Grèce serait le cheval de Troie qui permettrait à la Finance internationale, préoccupée par la solvabilité de banques fragilisées et guidée par le profit, de vassaliser les nations surendettées au mépris de la Démocratie. En filigrane alors émerge une question : faut-il et peut-on sortir de l’euro ?
La Grèce fantôme : voyage au goût de la crise (2010-2013)
GRIGORIOU Panagiotis