Prague fatale

Berlin, septembre 1941. Le commissaire Bernie Gunther rentre d’une mission honteuse en Ukraine, comme officier de renseignements SS. Déprimé, encore plus lorsque le port de l’étoile jaune devient obligatoire pour ses compatriotes juifs, il mène une enquête au cours de laquelle il vole au secours d’une jeune femme agressée dans la rue. Devenue sa maîtresse, elle l’accompagne à Prague lorsqu’il est convoqué par Heydrich, l’homme qui l’a envoyé à l’Est, récemment nommé protecteur de Bohême Moravie. Gunther est très inquiet sur ce qui l’attend dans le château où résident le nouveau seigneur et ses valets. On retrouve dans ce neuvième roman le héros préféré de Philip Kerr (Vert de gris, NB février 2013) et des thèmes déjà abordés : la capacité de la population allemande, et spécialement des Berlinois, à s’adapter à une situation difficile, le combat d’hommes attachés à leur patrie mais qui abhorrent l’idéologie et la cruauté nazies, l’humour noir et l’incroyable culot du commissaire. Cette enquête à la manière d’Agatha Christie oppose les turpitudes des dignitaires nazis qui gravitaient autour d’Heydrich à l’humanisme et la culture qu’ils affichaient parfois.