L’amour aussi s’arme d’acier : route coloniale 4 en Indochine

C’est une histoire vraie que raconte ici Claire Fourier (Les silences de la guerre, NB février 2012), une histoire d’amour et de guerre qui eut lieu en 1948 entre un soldat et une infirmière sur la route coloniale 4, dite route du Sang, à la frontière sino-indochinoise, dont un tronçon de cent trente-six kilomètres relie Cao Bang et Lang Son. L’importance stratégique de cette voie dans la jungle et les falaises, les postes militaires qui la jalonnent, son tracé en font un champ de bataille quotidien, avec ses convois, ses embuscades sanglantes tendues par l’adversaire sur un terrain où la puissance française ne peut se déployer. Le moral des troupes, leurs rapports avec la population sont décrits avec une précision qui ajoute à l’horreur d’un combat dont l’échec final préfigure Dien Bien Phu. L’exposé préliminaire est assez embrouillé. Le livre se veut une réflexion sur la guerre et sur l’insuffisance généralisée du commandement métropolitain. La carte figurant en fin de volume, nécessaire pour sa compréhension, est peu claire.