La vie au ralenti

Dans une calme banlieue norvégienne, Mathea, une très vieille femme, monologue tout en tricotant des cache-oreilles. Elle fait aussi des brioches, récite des poèmes ou tente de planifier ses obsèques. Elle a été frappée par la foudre dans sa jeunesse et a vécu un amour unique avec son mari qu’elle surnomme Epsilon. Elle l’interpelle sans cesse, mais est-il absent ou décédé? Un jour de travail collectif est organisé dans son immeuble. Elle envisage d’y participer. Va-t-elle rompre sa solitude ? La protagoniste de ce court roman – couronné en 2009 par le « prix Débutant » – révèle, au long de ses divagations et par petites touches décousues, sa vie au ralenti. Elle dérive au gré de ses pensées et de ses expéditions erratiques jusqu’au lac tout proche… Elle entremêle étroitement souvenirs et appréhension du présent. Kjersti Annesdatter Skomsvold, auteure trentenaire, fouille jusqu’au plus profond l’esprit de son héroïne, absolument seule, obsédée par la mort, incapable de communiquer avec les autres et pourtant si attentive aux mots et aux rimes. La romancière crée un univers aussi poétique et envoûtant que désolé.