Ă lâĂąge oĂč lâon peut encore enfanter, une femme seule dĂ©cide dâadopter. Dans un orphelinat de Kiev, elle rencontre une fillette abandonnĂ©e Ă sa naissance et trĂšs en retard. Elle attend une annĂ©e avant dâobtenir le droit dâemmener Karina Sokolova, ĂągĂ©e maintenant de trois ans. DĂšs lors la petite manifeste curiositĂ©, appĂ©tit de vivre et se dĂ©veloppe rapidement. Ă Paris, Sydney, en AfriqueâŠoĂč les entraĂźne lâactivitĂ© professionnelle de la mĂšre, toutes deux vivent en symbiose. MalgrĂ© les premiĂšres annĂ©es non partagĂ©es â dĂ©sormais perdues â les prĂ©ventions de lâentourage et les difficultĂ©s scolaires, Karina, choyĂ©e, devient une adolescente dynamique, gaie, affectueuse. AprĂšs Port Jackson (NB mars 2007), AgnĂšs Clancier fait de son roman une ode Ă lâadoption et Ă lâamour filial. S’adressant directement Ă son enfant, la narratrice (double de lâauteur ?) raconte ses propres origines et lâhistoire douloureuse de sa famille afin de lui permettre de se rattacher aux gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes. Une occasion aussi pour la mĂšre de se rĂ©concilier personnellement avec ses gĂ©niteurs disparus. Le choix de lâadoption est vigoureusement expliquĂ© et dĂ©fendu. Le rĂ©cit, qui s’achĂšve Ă l’adolescence â heure des affrontements â abonde en bons sentiments qui altĂšrent parfois la luciditĂ©… Il n’en reste pas moins dĂ©licat et touchant.
Karina Sokolova
CLANCIER AgnĂšs