Wittgenstein (1889-1959) s’interrogeait : qu’est-ce que le monde ? Réponse : tout ce qui advient. Mais avant de parvenir à cette conclusion, il parcourt le monde, hanté par un rhinocéros dont le professeur de logique, à Cambridge, avait mis en cause la réalité. S’il n’est pas dans la pièce, ne peut-il vivre dans la fiction comme Le rhinocéros dans la bibliothèque d’une célèbre romancière anglaise ? Ses expériences vécues à partir de 1914 nourrissent la réflexion sur le langage de ce philosophe mathématicien : il doit être le plus clair possible. Le développement peut échapper au lecteur mais le rhinocéros polymorphe soulage l’effort intellectuel. Les illustrations, abondantes, sont détourées pour mettre en valeur une palette riche de couleurs fraîches. On y discerne le clin d’oeil à Lewis Caroll. Bravo à Françoise Armengaud qui a enseigné la philosophie du langage à Nanterre. On s’espère moins sot en refermant ce petit Platon, même si l’on ne se précipite pas sur le Tractatus (Rhinocero) Philosophicus, l’oeuvre majeure de Wittgenstein.
Le rhinocéros de Wittgenstein
ARMENGAUD Françoise, BUXTON Annabelle