Le narrateur-Ă©crivain tient le sujet de son deuxiĂšme livre avec un bon hĂ©ros. LâidĂ©e lui en est venue en voyant le libraire dâen face exposer les oeuvres dâAragon. Mais lĂ , comme dans la vie, rien nâest simple. Alors que le roman peine Ă avancer, son auteur, qui joue aussi les inspecteurs de police, recherche le meurtrier dâun petit Ă©diteur obscur qui sâapprĂȘtait Ă faire paraĂźtre le scoop de sa vie, un inĂ©dit dâAragon confessant lâassassinat dâElsa sous le pseudonyme du voisin libraire. AndrĂ© Rollin parlait beaucoup de lui dans La mĂ©moire de lâiceberg (NB fĂ©vrier 2007). Toujours engluĂ© dans une vie brouillonne qui lâagresse et quâil restitue dans un style hachĂ© menu, il insuffle Ă ses hĂ©ros son dĂ©sordre intĂ©rieur, sous lâoeil amusĂ© dâun Aragon qui se dĂ©foule par plume interposĂ©e. Genre de polar littĂ©raire ludique placĂ© sous le signe du mentir-vrai cher au poĂšte, qui mĂ©lange rĂ©alitĂ© et fiction dans un joyeux mĂ©li-mĂ©lo et rĂ©serve quelques bons moments.
L’Assassinat d’Elsa
ROLLIN André